Le RER encore, pour une parizienne de la surface, qui m'en a fait la remarque, et que je croise par en dessous.

Ce matin, pour une raison que la RATP n'a pas jugé nécessaire de justifier, les RER étaient très en retard à la Défense.

Justement, il y avait une femme qui avait résolu d'entrer à tout prix dans le train avec son vélo.

La gare de RER de la Défense est très en-dessous de la surface du sol.

On y rencontre quelquefois des poussettes, descendues là par l'ascenseur (d'ailleurs, il y en avait aussi), mais rarement des vélos.

Et ce matin, justement, il y avait une cycliste.

Une militante, visiblement.

Elle semblait vouloir exiger qu'on lui laisse la plateforme libre.

Au nom d'une certaine priorité écologique, j'imagine, le cycliste étant réputé plus éco-valeureux que le piéton basique.

Ca se défend.

A la Défense, à ces heures-là, si le train a quinze ou vingt minutes de retard, ça fait quatre ou cinq trains qui manquent.

Deux ou trois mille personnes sur un quai pour un train qui doit contenir dans les huit cent places assises.

Le vélo, moi, j'aurais pas osé.

Malgré une impérieuse curiosité, je ne sais pas comment ça s'est terminé.

J'aurais peut-être dû rester pour voir.

Mais mon train était déjà sérieusement en retard.

Je n'ai pas insisté.

Je suis monté dans une autre voiture.

J'étais bourrelé de regrets.

J'ai passé mon trajet à échafauder des scénarios sur ce qui a pu se passer ensuite.

J'ai rêvé de passagers souriants avec complicité, formant une haie pour accompagner l'ardente passionaria dans sa conquête héroïque.

Il faut vraiment que je me renseigne sur ces écologistes.