Quintescenteries

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jeudi 11 juin 2009

La loi

D'un mauvais feuilleton elle était l'héroïne,
Promotrice du vote du texte d'Hadopi,
Loi dont l'Hadoption tournait de mal en pis.
Car elle était ministre: elle s'appelait Christine.

Traqueuse de pirates, elle y vouait sa vie;
Elle n'avait de cesse qu'à la fin ils soient pris,
Infâmes internautes obsédant son esprit,
Elle croyait que tout l'art lui devrait sa survie.

Ne s'embarrassant pas de constitution,
Ses libertés souffraient de constipation;
Mais elle alla trop loin: On lui en fit reproche.

On corrigea sa loi, la vidant de substance,
Otant du même coup sens à son existance:
Car sans répression, Nico la trouvait moche.

mardi 21 août 2007

Un pur

Que ne dirait-on pas, si quintescent partait,
Et prenait des vacances dans un coin d'Amérique,
Dans un château de prince aux loyers homériques,
Muni de cartes bleues aux frais illimités ?

S'il allait faire un siège auprès d'un président
Et mener celui-ci jusqu'à bout de patience,
Pour enfin, à l'usure, obtenir une audience,
Oubliant sa compagne au risque d'incident ?

Que n'écrirait-on pas si pendant un été,
Il brassait l'eau d'un lac en voulant canoter,
Et laissait hébétés les voisins et la faune ?

Eh bien, non ! Il refuse. Sa morale exigeante
Se rit des vanités des classes dirigeantes,
Car sa moralité se mesure à cette aune.

jeudi 2 août 2007

Les tontons bugueurs

La vérité m'oblige à le dire vraiment,
L'homme de la pampa est rude mais poli,
Chère Patricia, sachez que vos 20six
Me les brisent menu assez sévèrement.

Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus.
Non, moi, je dynamite, je disperse et ventile
A la façon d'un puzzle, en tous coins de la ville.
Connaissent pas Raoul, ça fera du raffut !

De la pomme ? Y'en aura. Du poison ? Y'en aura.
Comme quand on buvait, tout près de Biénoa
Dans un claque tenu par Lulu la nantaise.

Je vais les travailler, ces mecs, à coups de latte
Tout en férocité: je suis plus diplomate.
Les cons ont tout osé, comme on les reconnait.

mercredi 1 août 2007

misanthropomorphisme

Dans son antre, un vampire, en ses murs retiré,
Promenait tristement son air de psychopathe,
Aux couloirs d'un château perdu dans les Carpathes,
Repensant aux quidams qu'il avait attirés.

Voilà donc, songeait-il, à quelle extrémité
Ce maudit genre humain, dont je dois me repaître
S'est vu dégringoler, et pour citer mes maîtres,
Cet Homme en vérité, il sent fort le pâté !

Il ne leur suffit plus de s'entrechamailler,
Et pour un crucifix, de s'éventripailler,
Protégeant leur "respect" en faisant des massacres.

Comme ils n'assument pas les tempêtes qu'ils sèment,
Voilà que désormais, il faudrait qu'on les aime !
Mais l'Humain ne vaut pas le temps qu'on y consacre.

lundi 30 juillet 2007

Le songe d'une nuit d'été

On trouve ainsi des gens qui, n'ayant rien à dire,
Préfèrent s'abstenir et veulent rester cois,
Quand ils pourraient au moins sortir n'importe quoi
Comme si au blabla ils trouvaient à redire !

Tous ces taiseux sournois, murés dans un silence
Qui dit muettement la réprobation
Qu'ils adressent aux bavards, et leur affliction
De devoir supporter pareilles insolences...

Je vous raconte pas à quoi se laissent aller
Ceux qui à la fin éteignent leur télé,
Par trop désespérés de n'y rien trouver.

Et ces lecteurs enfin, qui sont pris de langueur,
Trop lassés d'exercer leur métier de blogueur,
Quand le Net en été ne les fait plus rêver...

jeudi 26 juillet 2007

Sous la plage, les pavés

Pour l'humain adapté à la virtualité,
Une benne de sable fraichement déversée
Pour un golfe du Lion peut aisément passer,
Pourvu qu'on ait des seaux pour faire des pâtés.

En plaçant son oreille tout contre un coquillage,
On peut entendre au loin un ressac d'océan,
Si on fait abstraction des travaux, du boucan,
Et du bruit des moteurs dans les embouteillages.

Muni d'un parapluie, on peut croire au Soleil:
Au dessus des nuages, il brille tout pareil.
Si tu intègres ça, t'y es, sous les tropiques !

Les gens sont chaleureux, gais et décontractés,
Les marchands soucieux de bien vous contenter:
Venez tous à Paris, la station sympathique !

mercredi 25 juillet 2007

Le réseau fantôme

Revenu en pénates, salué par les eaux,
(Il partit en juillet sous un ciel noir d'automne
Qu'il trouve à son retour: rien ici qui l'étonne)
Quintescent aussitôt se connecte au réseau.

Là, il comprend bientôt que tout le monde a fui
La saison des grisailles scotchée depuis un an,
Malgré l'échauffement qu'on promet maintenant,
Pour frire en canicule quiconque n'est enfoui.

Tous les weblogs sont vides, abandonnés des gens,
Leurs tristes RSS et leurs fils indigents
Apitoient mollement les surfers égarés.

Ils guettent la venue de souris faméliques,
Auxquelles ils mendieront la charité d'un clic,
Les visiteurs du Net sont-ils donc tous barrés ?

mercredi 11 juillet 2007

Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers

Quintescent est parti, nous voilà donc bien tristes,
Ne sachant même pas s'il reviendra jamais,
Et si on reverra ce héros qu'on aimait,
Qui éclairait nos vies de son éclat d'artiste.

Toute la nostalgie qui nous prend tout à coup,
Plonge nos pauvres vies dans un instant si morne,
Quand nous songeons soudain qu'à des milliers de bornes
Est parti cet ami qui nous manque beaucoup.

Las ! Regardez plutôt cet air désenchanté,
Que montrent désormais ceux qui le fréquentaient
Qui errent désormais sans bonheur et sans but.

Reviendras-tu jamais, toi que nos coeurs attendent,
Toi vers qui sans espoir nos pauvres mains se tendent ?
Des vacances, il en faut, mais là c'est de l'abus !

mardi 10 juillet 2007

Notre père, ce heroes

Il voulait être... tout: président et ministre,
Créer de nouveaux postes et se les voir confier,
Dicter tout seul les lois et seul les ratifier,
Décorer les héros survivants des sinistres.

Il voulait tout autant, secourir les blessés,
Eteindre l'incendie qu'il allumait lui-même,
Donner les sacrements lors de l'onction extrême,
Toucher l'indemnité quand elle était versée.

Il voulait animer les soirées et les fêtes,
Repasser et rouler le papier des toilettes,
Ouvrir aux invités lorsque la porte sonne.

Il voulait tout savoir, mettre des caméras,
Arrêter de sa main délinquants et malfrats.
Car rien n'est si bien fait qu'il n'ait fait en personne.

lundi 9 juillet 2007

Mauvais passage

Un beau jour où la pluie déversait sur Paris
Le témoignage humide d'un humour malicieux,
Des touristes inquiets qui regardaient les cieux
Priaient pour voir un jour les flots du ciel taris.

On m'a promis dit l'un, un soleil de juillet,
On m'aurait donc menti ? Nous voici en novembre !
Nous sommes transpercés jusqu'aux os de nos membres:
Promesses de gascon, à présent oubliées !

Et nous, pour les Vélib', on est venus exprès !
Répliquaient des cyclistes qui s'abritaient tout près.
On erre en pédalo pour trouver Paris-Plage !

Ainsi passe en été, la saison des moussons
Que le ciel parisien célèbre à sa façon.
Le beau temps se mérite. N'étiez vous donc point sages ?

mercredi 4 juillet 2007

Canicule

Oui, cette fille est chaude, selon Météofrance:
C'est sa température, mesurée au degré,
De jour, en plein soleil, sans l'ombre d'un regret,
Qui la caractérise et fait sa différence.

Selon les ingénieurs, c'est de l'air du tropique,
Qui génère chez elle comme un microclimat,
Et cet anticyclone, fixé au bout d'un mat,
Attend au dessus d'elle qu'une mouche le pique.

Ce serait, selon d'autres, tout le rayonnement
Du flux radioactif de l'environnement,
Qui chaufferait les poils en dessous de sa peau.

Et pour d'autres enfin, c'est son moteur-vapeur,
Qui fuit lorsqu'elle actionne son carotte-rapeur.
Et les hectopascals bouillent sous son capot.

mercredi 27 juin 2007

Oh, collègue !

Moi, j'avais un collègue, il était africain
Il était africain, je lui parlais d'Afrique:
Des fruits, des paysages, et de la politique,
Du peu que je savais, tiré de mes bouquins.

Lorsque j'avais fini, je parlais de la France:
Comment il se sentait, et son intégration
Sa carte de séjour, et son immigration
J'essayais de montrer toute ma tolérance.

Mais lui, ce qu'il voulait, c'est parler en collègue,
Un peu plus du boulot, un peu moins de son legs,
Des soucis du service, du temps, du RER.

Il en avait assez qu'on le voie comme un noir,
Avec de l'intérêt, certes, mais comme un noir,
D'une sollicitude raciste à sa manière.

mardi 26 juin 2007

Darfour crématoire

Le maître du Soudan, un digne personnage,
Qui défendait l'Islam et les puits de pétrole,
Envoyait au Darfour, plutôt que des écoles,
Tous ses meilleurs soudards, pour faire des carnages.

L'empire des chinois, qui lui vendait des armes,
Et voulait son or noir, n'avait rien à redire,
Laissant tout l'occident rouspéter et maudire,
Et le cul bien au chaud verser beaucoup de larmes.

Les nobles janjaouides, poussés par un bon Dieu,
Brûlaient tout saintement, purifiaient par le feu,
Les paysans impies, les bergers infidèles.

Les grands chefs africains, embarrassés eux-mêmes,
Trainaient un peu des pieds pour répondre au problème:
On en trouve partout, des graines de rebelle.

lundi 25 juin 2007

Gratosse

Dans les journaux gratuits, on trouve l'horoscope
Des jeux, des sudoku, de la cuisine en fiches
Et de l'info people sur les têtes d'affiche
Bue par les banlieusards lorsqu'ils se téléscopent

Il y a les ragots, usuels, des politiques,
Comme toutes les fois qu'ils briguent le pouvoir,
Et des stars en photo voulant se faire voir,
Et puis des faits divers dans un état critique.

Aussi - Vous le saviez ? - des pages de culture,
Annonçant les spectacles, expos, littérature,
Sur les larges feuillets de papier réformé.

Et comme c'est gratuit, vous n'avez qu'à saisir:
Le goût de posséder est un menu plaisir...
A défaut d'être libre, vous serez informé.

vendredi 22 juin 2007

Sincérité

C'est vrai, j'étais chez eux, mais ne les aimais pas.
Puisqu'ils m'avaient élue, je portais leur parole,
Sans y croire vraiment: J'interprêtais un rôle.
J'avalais des couleuvres, presque à chaque repas.

Je devais laisser croire que j'étais très éprise
Du premier secrétaire, un bonhomme insipide.
Ensemble on se montrait, en étreintes rapides,
Pour que deux-trois photos aient le temps d'être prises.

Je disais des discours à propos d'un programme
Dont je n'approuvais rien: Imaginez mon drame !
Quant à la *bravitude*, c'était un truc à eux !

Je revis à présent, car ils se sont fait battre.
Raisons et responsables, je les laisse en débattre:
Désormais femme et libre, je vais beaucoup mieux.

lundi 18 juin 2007

La Belle et la Bête

Un infâme macho, au temps de la campagne,
Un couillu, un musclé, une sorte de brute,
Calme et équilibré comme un rhino en rut,
Menait dure la vie à sa pauvre compagne.

La pauvre Ségolène, la douceur incarnée,
Qui aimait tout le monde, et se faisait avoir,
Pleine de bravitude, assumait son devoir:
Elle se devait au peuple depuis qu'elle était née.

Elle endurait les coups, l'alcool et les injures,
Allant puiser de l'eau malgré les engelures,
Pour préparer la soupe à ses nombreux enfants.

L'ambitieux François, paresseux et avide,
La battait si jamais la gamelle était vide,
C'est bougrement méchant, parfois, un éléphant.

mercredi 11 avril 2007

L'artiste

Dans les premières années où je prenais le RER
(Ou était-ce un train de banlieue ?)
Je me souviens d'un type qui déboula, une fois
Un homme assez jeune, à ce qu'il me sembla
(Je ne m'attarde guère à contempler les éphèbes)
Il avait décidé, de commencer dans la vie
En vendant de ses vers, hâtivement manuscrits
Sur des pages d'écolier
Il remontait le train, distribuant de ses oeuvres
A chaque passager, qu'il sût lire ou non.
J'avoue que je savais, mais que je ne le lus guère.
Ou plus exactement, je m'en tenais à ma lecture coutumière.
Le jeune homme attendait visiblement que les voyageurs,
Confondus par son talent manifeste,
Lui remissent quelque pièce en échange de ses feuillets.
Il se voyait, j'imagine, en VanGogh incompris galvaudant de ses toiles
A son évidente surprise, non sans quelque courroux
L'artiste ne rencontrait pas le succès escompté,
Du moins dans le public de la SNCF.
J'en fus navré pour lui, mais à son grand malheur,
Je sais quand il le faut étouffer les hauts cris de mon cœur.
Il s'en est reparti,
Reprenant ses papiers dans un geste rageur,
Descendant du wagon, son oeuvre sur les bras,
Je ne l'ai plus revu
Soit qu'il a fait fortune, soit qu'il a renoncé
A sa jeune carrière.

mardi 3 avril 2007

La cata

Pas d'hiver cette année. Il n'y a plus de saison.
Il faudra repasser pour voir tomber la neige
L'hiver ne viendra plus, à moins d'un sortilège
Et Noël au balcon verra Pâques au balcon.

Je n'ai pas pu montrer mon nouvel anorak
Que j'avais préparé pour parer aux frimas.
Car la mode esquimaude a quitté nos climats:
Janvier faisait penser au mois d'août en Irak.

Je revois mes vaccins contre la malaria,
Contre la fièvre jaune, contre le choléra.
Et pour la canicule, facile: je bois de l'eau.

Car je suis optimiste, insouciant et fayot,
Alors, fi des cassandres et surtout du Hulot:
La fin du monde est chaude ? Je prépare mon maillot !

jeudi 15 mars 2007

L'ivre de livres

Ils sont tous posés là, à l'endroit très précis
Où je les ai jetés en rentrant l'autre soir,
Comme ceux que j'écarte lorsque je veux m'asseoir:
Des essais, des romans, des manuels, des récits.

Chez moi, ils s'accumulent, ils sont ma convoitise.
J'en entasse partout, je ne sais plus qu'en faire.
Mon vice est de papier, je ne peux m'en défaire.
Alors je me répète qu'il faut que je les lise...

J'en empile des couches, je fais de petits murs,
Je pense que quelque part, ça me tient lieu d'armure,
Avec eux pas de risque qu'ils viennent me contredire.

Je me livre parfois à l'archéologie
Car j'aime la poussière qui vient les enlaidir
Je suis l'ivre de livres, croyez-en mon logis.

vendredi 9 mars 2007

L'immodestie

"Il faut se résigner, parfois, à ne rien dire.
Quand on n'a pas d'idée il faut savoir se taire
Éviter les discours un peu trop terre-à-terre
Qui créent un consensus sans qu'on puisse y redire".

"Si on est pris d'angoisse devant la page vide
Évitons de tomber dans la facilité
Qui consiste à écrire quelques banalités
Qui laissent le lecteur inerte et impavide".

Car nous sommes exigeants, nous voulons des chefs-d'œuvre
Chacun de nos écrits doit mériter un livre,
Des critiques élogieuses, et une anthologie.

Mais tant pis: le banal, ça intéresse aussi
Et de l'insignifiant faisons l'apologie,
Car les blogs que l'on aime sont remplis d'idioties.

Le plus historique

Il y a deux ans: Ethnologie régionale

jeudi 8 mars 2007

Non, je plaisante

La journée de la femme, ça revient chaque année,
Et invariablement, chaque an, on s'y remet,
On prétend souligner les erreurs qu'on commet,
Et qu'il faut réparer, car "ça a trop traîné"...

Mais il n'y a pas d'erreur, et c'est l'égalité
Que l'on peut constater, au boulot, au foyer !
Le mec, héros du soir, pour l'épouse choyée,
Passe l'aspirateur, même s'il est éreinté.

Il nourrit les enfants, corrige les devoirs,
Il leur lit une histoire pour qu'ils dorment, enfin sages,
Il les couche, il les borde, et leur dit au revoir.

Quand ils sont assoupis, il passe au repassage,
Confiant en Madame pour choisir l'émission,
Car il tient sa compagne en grande admiration.

Le plus historique

Il y a un an: opportun

Il y a deux ans: Bourse de la journée

Il y a trois ans: Physiologique

dimanche 4 mars 2007

Mémé a perdu la raison

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison

Ah c'est toujours toi que l'on stresse
Dans les programmes télévisés
Ton présentateur, ta faiblesse
Sans audimat que l'on délaisse
Dans toute chaine aseptisée

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison

La Une, la Seconde et la Trois
Toutes les émissions du monde
C'est par ton amour que t'y crois
En elles tu portes ton choix
Et de leurs nuits ta nuit se fonde

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison

vendredi 16 février 2007

Tousse ensemble ! Tousse ensemble ! Ouais !

Bon sang, mais quelle crève ! J'en ai le nez bouché !
Je tousse à fendre l'âme et j'ai le nez tout rouge.
Je transpire et j'ai chaud aussitôt que je bouge.
J'ai plein de trucs à faire ! Comment rester couché ?

Je dois avoir la fièvre, j'ai la tête qui tourne.
Je n'y vois plus très clair et je suis épuisé.
Je ne reconnais plus mon esprit aiguisé.
De plus, je ne dors plus: je tourne et je retourne.

En guise de traitement, j'ai pris de l'aspirine,
Et pour faire bonne mesure, du paracétamol.
Mais rien ne semble y faire, mes couilles jambes restent molles.

Et je reste hébété, assis dans la cuisine.
J'attends que ça se passe, mais ça ne passe pas:
Je suis, par un virus, mis au bord du trépas.

mercredi 14 février 2007

Idées cadeau

Une tringle à rideau. Un trombone à coulisse.
Un fer à repasser. Une copie de Watteau.
Une scie égoïne ou des scies à métaux.
Une pelle à gâteau. Un bâton de réglisse.

Une montre à gousset. Des torchons en coton.
Un chandelier en zinc. Un beurrier en plastique.
Un bec d'ornithorynque. Un cours d'arithmétique.
Des baleines à corset. Une peau de python.

D'anciens diplômes du bac. Des dessins de requins.
Un chevalet de peintre. Le tableau d'une défaite.
Des pots à pharmacie. Des lots de vieux bouquins.

Nul doute qu'on trouvera, dans l'énumération
Le cadeau idéal pour bien souhaiter les fêtes,
Et faire preuve dignement d'une gentille attention.

samedi 10 février 2007

Quintescent. My name is Quintescent.

C'est la perfection même, il est défaut-zéro
En termes de mâlitude, c'est un sexe-symbole.
Les femelles aux abois lui réclament en obole
Un baiser, un sourire, un regard du héros.

Son corps de demi-dieu dégouline d'hormones.
Sa main à la portière et sa chemise ouverte,
Sur son poitrail velu les emmènent à leur perte.
Elles deviennent accro à sa testostérone.

Il est doué pour l'amour et pour les doux mensonges.
Quand elles dorment la nuit, il visite leurs songes.
Il se promet à toutes sans se vendre à aucune.

Il parle quand il faut, sait quand il faut se taire,
Son silence est parfait, son secret sans lacune,
Car un homme et un vrai sait garder son mystère.

vendredi 9 février 2007

Voir grand

J'ai vu des orgueilleux qui, se rêvant immenses,
Refusaient les succès qu'ils jugeaient trop modestes,
Craignant la petitesse qu'ils fuient comme la peste,
Affichant leur mépris des piètres récompenses

Je veux penser petit, fi d'ambitions grisantes,
D'orgueils démesurés, de rêves trop ambitieux,
Qui faute de parvenir à tutoyer les cieux,
Sombrent dans le médiocre de peurs paralysantes.

Je veux en m'amusant me bâtir un destin,
Et me laisser surprendre aux caprices d'un matin,
Goûter à des victoires bassement quotidiennes.

En cette eau de jouvence, je veux plonger les mains:
J'attends de chaque jour qu'un peu il me surprenne.
Qu'importent les grands rêves, s'ils sont sans lendemain ?

jeudi 8 février 2007

Le prisonnier politique

On le trouve sympathique en regardant sa bouille.
On attend en voyant sa moustache gauloise
Que le gaillard émette une pointe grivoise
Parlant d'un mot en "C" qui finirait en "ouille"

A y regarder mieux, on est vite calmé
Le bonhomme a plutôt des discours véhéments
Il se pose en héros du monde paysan
A l'assaut d'un MacDo conduisant une armée.

Il invente beaucoup de mots en "-mondialiste",
Et se montre aux forums anticapitalistes.
Devant les caméras il parle même anglais.

Et son grand ennemi s'appelle Monsanto.
Il dit que le ricain fait vœu de l'étrangler,
Car il veut interdire l'OGM aux restaus.

mercredi 7 février 2007

Le tiers étroit

Il a pris son envol en quelques jours à peine.
Il a saisi l'occase d'être le troisième homme,
Entre l'écervelée et l'affreux petit gnome,
Doublant même au sondage, l'adorable le Pen.

Il a creusé son trou, faisant rire son monde.
Qui donc aurait pu prendre ce bouffon au sérieux ?
Dans son bus au colza, il prenait l'air furieux
En parlant des média qui confisquaient les ondes.

A droite de la gauche, à gauche de la droite,
Il élargit la voie qui paraissait étroite
Entre les gros partis qui devaient l'emporter.

Ceux qui sont las d'attendre un programme sibyllin,
Rejoignent ceux qu'effraient l'excès d'autorité,
Car l'homme du Béarn est un petit malin.

lundi 29 janvier 2007

Le scoot

Au fils de Nicolas on vola son scooter.
Jugeant que cette affaire concernait tout l'état,
Le garant de la loi, aux trousses des malfrats
Mit toute la justice, remua Ciel et Terre.

L'intègre fonctionnaire, sans soucis des finances
Diligente aussitôt un solide enquête.
Les chercheurs des labos, bien sûr, à sa requête,
Font maintes analyses aux dépens de la France.

L'ADN infaillible confond les deux voleurs:
Le gamin rassuré retrouve ses valeurs,
Et surtout la confiance en son père ministre.

Convenez que le jeu en valait la chandelle
Vous n'en exigez tant pour vos propres sinistres
Enfin, la République peut être fière d'elle.

Source: 20minutes page 4

vendredi 26 janvier 2007

Les larves

Elles poussent des cris sauvages dans la zone d'arrivée.
Cent milliers de putois ne font pas tant de bruit.
En trois secondes à peines, vos tympans sont détruits.
Sans quelques précautions, ils seront même crevés.

Aussitôt arrivées, elles réclament à manger.
C'est fou ce que ça bouffe ! Uniquement du lait !
De ce curieux liquide elles semblent raffoler...
On voit que de menu, elles n'aiment pas changer

Elles sont blêmes et fripées, humides et gluantes,
Affichent sans vergogne des fuites répugnantes,
S'épanchent sans montrer la moindre retenue.

Mais le plus surprenant, c'est surtout l'attitude
De ces gens qui les suivent depuis leur survenue
Qui montrent cet air bête de la béatitude.

mardi 23 janvier 2007

Le vieux

Il a cassé sa pipe, le vieillard qui braillait
C'est dingue, ce que ça fait, comme bruit, à cet âge
Bien qu'ils respirent à peine, leurs voix font des ravages.
Il nous cassait les couilles chaque fois qu'il criait.

D'accord, c'est un problème, ces personnes mal logées
Ces mômes et ces malades vivant dans des taudis,
Mais c'est la vraie vie, merde ! C'est pas le Paradis !
S'il pleut dans les maisons, y a qu'à se protéger.

Ca lui suffisait pas qu'on leur file des tentes !
Ca, c'était seulement une solution d'attente !
Non, lui, ce qu'il voulait, c'est du définitif !

La misère, y en a, il faut s'y résigner.
Supportons la souffrance ! Soyons moins émotifs !
Faudrait les bâillonner, les vieux fous indignés !

lundi 22 janvier 2007

La légende de Robinson (Odyssée en quatre sonnets)

Sonnet premier: La créature

En quelques pas à peine, je monte sur le pont.
De cette créature, j'aperçois le corps blême,
Et les bras ventouseux, hideux comme un blasphème,
Sa bouche monstrueuse, munie d'affreux crampons.

Je la salue bien bas, (j'aime la politesse),
Je la prie de vouloir bien lâcher mon navire,
Car sa poigne de fer empêche qu'il ne vire.
Voilà qu'elle prend courroux de ma délicatesse !

Elle revendique haut cet esquif qui est mien,
Qui me coûta fort cher dans un port londonien
Et prétend derechef en user à sa guise.

Vos gens et vous, dit-elle, êtes bien arrogants
Qui prétendez sur Terre et sur Mer avoir prise
La Mer est aux mollusques, non à d'humains brigands.

Sonnet second: La nature

Je me vois à la baille, détruit est mon navire
Barbotant en canard au milieu des espars
Cramponné aux bouées, bien moins fier qu'au départ:
C'est que boire quelques tasses me convient à ravir...

Et quand je touche Terre, enfin débarrassé
Des requins facétieux qui attendaient ma fin,
Je dois me rendre compte que j'ai encore l'air fin
Échoué sur un îlot où nul n'ira passer

Mon inventaire est maigre: quelques bandes dessinées
Un briquet sans essence, une peau parcheminée
Où un sot désœuvré a tracé quelques signes.

Fort opportunément, j'ai pu trouver aussi
Une règle en plastique pour bien tracer des lignes.
Pour mon journal de bord, ce sera plus précis...

Sonnet troisième: La lecture

Je regarde les marques tracées sur parchemin
On dirait une carte, indiquant une route !
J'y vois bien des repères il n'y a pas de doute
C'est sûr, c'est un trésor dont voici le chemin !

Avec un bout de bois, j'entreprends de creuser
Mes pauvres mains en tremblent, crispées sur cette planche
Je continue quand même, pas question que je flanche !
Je creuse jusqu'au matin, où je tombe, épuisé.

Il me semble à présent que j'ai bien retourné
La moitié de l'îlot, au moins, à vue de nez
Sans trouver du trésor le début d'un indice

Et alors, renonçant, déçu et harassé,
Las d'en avoir des crampes et que mes doigts raidissent,
Je jette le plan au loin pour m'en débarrasser.

Sonnet quatrième: La luxure

Voilà bientôt six mois que je suis sur cette île.
J'en ai vraiment assez, moi, de sucer des moules
Assaisonnées de sable en guise de semoule !
Je voudrais aller voir les filles à la ville !

Comment faire un bateau puisqu'ici rien ne pousse ?
J'ai coupé mon palmier pour me faire du chauffage.
Je voudrais voir quelqu'un, même un anthropophage
Plutôt que d'être seul à me tourner les pouces

Mais que vois-je là-bas, sont-ce des indigènes ?
Amicaux ou sauvages, pris d'hallucinogènes ?
Les cons, j'en ai assez, merde, j'ai déjà donné !

Ben non, tiens, c'est des filles ! Les nanas ! Par ici !
Les sirènes de l'amour ont enfin résonné !
Vous Jane et moi Tarzan, et moi King-Kong aussi.

jeudi 18 janvier 2007

Ar Valafenn

J'ai vécu journaliste: il n'est de sot métier.
Bref, je vis de ma plume, ou parfois je survis,
Mais seul sur mon îlot, je répète à l'envi:
Mieux vaut être mi-libre qu'être esclave en entier

J'ai trouvé récemment ma nouvelle passion.
Mieux vaut s'éveiller tard que dormir à jamais,
Car au fond de moi même un militant dormait:
Défendre le breton, c'est là ma vraie mission.

Ainsi que les anciens, je sonne la révolte
Quand soufflaient les tempêtes et brûlaient les récoltes
Et que c'était misère, la vie, pour nos marins.

Je veux par mes photos faire aimer nos campagnes,
Nos vieux murs et bien sûr, les mers de la Bretagne,
Modernes, malgré tout, aux temps Européens.

mercredi 17 janvier 2007

Luitne

Je suis toute petite, mais ça, vous le saviez.
Ce qui compte c'est qu'au fond, mes pieds touchent bien Terre,
Et mon pseudo bizarre, qui porte mon mystère,
Avec faute de frappe, j'aime que vous l'écriviez.

Je m'aime en cheveux courts, vous devrez l'accepter.
J'eus du mal à convaincre mon entourage aussi.
Je garde ma crinière et son crin raccourci,
Car elle traduit bien ma personnalité.

Je collecte les termes et les définitions
Qui me servent de base pour former des questions
Que je pose aux lecteurs, bien malicieusement

Mais comment profiter vraiment de ceux que j'aime ?
Compliquées mes amours: je doute de moi même.
Heureusement pour moi, je suis aussi maman.

mardi 16 janvier 2007

L'éveil

J'ignore ce qui m'a pris, j'étais bien sur ma piste,
Je tenais bien ma droite, honnête libéral,
(Déférence gardée envers le Général),
Et voilà qu'au congrès, je deviens socialiste !

J'invoque Léon Blum, j'en appelle à Jaurès !
Je trouve du charme à Marx, à Engels, à Zola !
Je ne lisais que Bush et à présent voilà:
Je me mets à citer l'insurgé de Vallès !

Je sens pousser mes ailes, je vois la présidence:
Je pourrais accomplir le rêve de Mendès-France.
Pourquoi pas ? Achever la tâche de Mitterrand !

J'ai découvert le sens du combat qui m'anime.
Prolos de tous pays, levez-vous, unanimes:
Il faut voter pour moi, car j'ai rejoint vos rangs.

dimanche 14 janvier 2007

Lollah

Elle rêve de l'amour comme une adolescente.
Et si elle croit aux princes, c'est qu'elle en vit beaucoup
Qui à la fin s'en prirent leurs jambes à leur cou
En voyant la chaleur de cette femme ardente

Elle s'entoure de fleurs, de peintures et de chats,
Son monde est de douceur, de couleurs et d'odeurs,
Et si elle y remarque, quelquefois, des laideurs,
Des touches chamarrées achèvent leur rachat

Elle aime faire la fête, les rires et la danse.
Elle vit l'amusement d'une passion intense,
Et chante volontiers si elle voit un micro.

Elle élève en secret de gros rhinocéros
Elle joue sur votre tête des ciseaux et des brosses
Car vous le valez bien, comme disait Figaro

jeudi 11 janvier 2007

Sarkaszm

Au sein de mon parti, je n'ai que des amis
D'honnêtes compagnons, qui souhaitent ma victoire.
Ils me soutiennent à fond, et sans faire d'histoire
M'apportent leur support, contre mes ennemis.

Leur sourire chaleureux, toujours me réconforte
Je suis rasséréné par cette affection.
La sincère tendresse, la vraie dévotion
Que je lis dans leurs yeux, m'apportent une aide forte.

Je remarque parfois la hache dans leur dos,
Qu'ils prévoient, j'imagine, de m'offrir en cadeau,
Sans, bien sûr, rien me dire: exquise attention !

Je veille qu'en mon lit, avant de m'endormir
Nul n'a mis de serpent pour dire comme il m'admire:
Les gens sont pleins d'humour avant l'élection.

mercredi 10 janvier 2007

Cultivitude

J'irai montrer un jour, sur le mur de la Chine
La grande immensitude de mon vocabulisme,
Montrant ma cultivance en lieux de communisme,
Refusant de me taire et de ployer l'échine.

Je dirai un dicton sans qu'on me l'ait dicté
Car j'ai lu Lao Tseu, Mao et Confucius.
Ne peuvent en dire autant ni Jospin, ni Fabius:
Je les écrase tous de ma cultivité.

J'irai chez les chinois, et avec gravité,
Je leur enseignerai le droit d'humanité.
Si ça ne suffit pas, le droit d'humanitance !

Et quand j'aurai fini, quand j'aurai conforté
Les atouts qu'une femme, souriante, peut apporter,
Au jour de l'élection, je gagnerai la France.

mardi 9 janvier 2007

littlefroggy62

C'est au pied d'un grand phare que la grenouille habite
Au bord d'une mer fraîche peuplée de britanniques
Personnages insulaires, anglais et flegmatiques
Se nourrissant d'eau chaude, de pudding et de frites

C'est avec ses dessins que vraiment elle traduit
Les troubles sentiments qui traversent son cœur
Et la mélancolie dépourvue de rancœur
Quelle confie au papier: c'est ainsi qu'elle séduit.

Elle assemble et elle colle, sur support de carton
Les personnages peints qu'elle a prédécoupés,
Des animaux aussi, et souvent, son chaton.

Quand vient l'été elle prend, en photo, les touristes,
Les cabines de plage, les enfants attroupés,
Car notre grenouillette est surtout une artiste.

Dicey

Elle fait des trous dans l'eau pour chercher du pétrole
Au large de l'Afrique, sur une île en métal
Pour voler à la Terre le liquide vital
Qui finira un jour brûlé par nos bagnoles

Elle eut des aventures au pays des moustiques
Affrontant les bestioles et le temps le plus chaud
Et triompha aussi des traditions macho
Des chauffeurs de taxi, aux tarifs... touristiques

Elle aime s'amuser, les copains et la fête
Jouer au bord de la plage sans se prendre la tête
Car la vie après tout, c'est pour la rigolade

Elle fait quelques dessins afin de se décrire
Des croquis hilarants, qui donnent le sourire
Avec une bienveillance de bonne camarade

dimanche 7 janvier 2007

ClandestinaRBemba

De ses indignations, elle se fait le héraut :
Elle n'a de  mot trop dur pour dénoncer l'inique
De son pire  ennemi, le roi des Amériques ,
Un puissant demeuré aux  pouvoirs immoraux

Ses héros font maquis dans des forêt lointaines,
Ceignant leur front de rouge, brandissant l'étendard
De la révolution des anciens communards,
Aux jungles africaines et sud-américaines

Elle aime leur musique, leurs rythmes syncopés,
Qui incitent à danser des danses chaloupées,
Aux parfums d'interdits, à la chaleur intense.

Elle parle maints langages, dit un mot pour chacun,
Montre chaque semaine quelques dessins coquins,
Elle pense ce qu'elle dit et elle dit ce qu'elle pense

samedi 6 janvier 2007

Calinore

Au fond d'étranges flaques elle épie notre ville
Les feuilles qu'elle y voit, misérables débris
Côtoient les murs de pierre hausmaniens de Paris
Et le musée du Louvre et Notre-Dame en l'Île

Les âmes des personnes sont photographiées
Par cette jeune femme qui les a vu passer,
Et d'un regard aigu, en sachant s'effacer,
En capture l'essence qu'elles n'osaient confier

Elle prend des passantes au regard éperdu,
Cherchant sur un tableau des horaires perdus,
D'un train qui les emporte en ville ou en campagne.

Elle prend les gamins, et ses compagnes aussi
Des temples et des lampions, dont le papier roussit
Car dans tous ses voyages son Canon l'accompagne

vendredi 5 janvier 2007

Maevina

Elle passe ses journées auprès des garnements,
A enseigner les maths, la grammaire et la science,
Faisant preuve en cela de beaucoup de patience,
Car la gent enfantine braille vigoureusement.

Elle leur apprend le chant, la peinture et la danse,
Avec ses talons hauts, elle leur montre les pas.
Elle les gronde aussi, s'ils n'obéissent pas,
Et en cas de malheur, recueille les confidences.

Elle a des chats nombreux, un peu envahissants,
Et des enfants aussi, elle en parle parfois,
Et elle prend des photos de maisons en passant.

Elle part en vacances, au vert, dans les Cévennes,
Capturant des images, comme par acte de foi,
D'endroits où à la fin, il faudra qu'elle revienne.

Lili

Pour créer des motifs, elle assemble des toiles
Des tissus colorés, par ses soins collectés
Qu'artistement elle coud en suivant les côtés,
Géométriquement, formant ronds et étoiles

Pour sa distraction, elle court les musées
En histoire de l'art, elle se fait enseigner:
Voir dans la perspective les colonnes alignées,
Savoir comment l'artiste au trait s'est amusé.

Elle fait de sa maison une ménagerie
De tigres miniature, et une oisellerie
Où un perroquet gris crie le nom des passants

Et ses enfant sur scène sont acteurs ravissants,
Un autre, au cinéma saura vous faire rêver,
Car l'art chez cette dame est dûment cultivé

mercredi 3 janvier 2007

les vers du nez

Pour les alexandrins, je tire mes vers du nez,
Quand d’autres, avec les pieds se permettent d’écrire…
Et comme Edmond Rostand sut si bien le décrire
Aux vers, il faut douze pieds, pour une âme bien née.

Je pose sur ma table une idée ou un mot
Je l’examine bien, j’écoute ce qu’il veut dire
Et s’il est expressif, goûteux sans s’affadir
Je le pique sur ma page comme on plante un rameau

J’en attends qu’il rouspète, qu’il soit un peu rebelle
S’il se soumet trop vite, la mariée est trop belle
Son charme ne passera pas l’émoi des premiers jours

Enfin, s’il me convient, je lui offre, pour toujours
Des mots de compagnie, des adverbes, des pronoms,
Des adjectifs aussi, pour joyeux compagnons.

mardi 2 janvier 2007

En vers en contre tout

J’abandonne ma plume au rythme du sonnet,
Et puisqu’il faut écrire ce sont des vers français,
Aux tempos hérités d’esthètes du passé,
Des bêtes à douze pieds que je veux faire sonner.

Le temps est aux haïkus. Le Japon fait école…
Le français, il est vrai n’est pas langue facile
Pourquoi y ajouter des contraintes imbéciles,
Quand les ordinateurs, simplement, coupent et collent ?

C’est qu’après tout, peut-être, écrire est une musique,
Que par leur harmonie, les mots forment un sens
Qui dépasse le sens de chaque mot unique

Et si au bout du compte après quelques efforts
Ces vers qu’on a écrits offrent leur quintessence,
On se régale enfin de leur son doux et fort.