Quintescenteries

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lundi 29 janvier 2007

Le scoot

Au fils de Nicolas on vola son scooter.
Jugeant que cette affaire concernait tout l'état,
Le garant de la loi, aux trousses des malfrats
Mit toute la justice, remua Ciel et Terre.

L'intègre fonctionnaire, sans soucis des finances
Diligente aussitôt un solide enquête.
Les chercheurs des labos, bien sûr, à sa requête,
Font maintes analyses aux dépens de la France.

L'ADN infaillible confond les deux voleurs:
Le gamin rassuré retrouve ses valeurs,
Et surtout la confiance en son père ministre.

Convenez que le jeu en valait la chandelle
Vous n'en exigez tant pour vos propres sinistres
Enfin, la République peut être fière d'elle.

Source: 20minutes page 4

vendredi 26 janvier 2007

Les larves

Elles poussent des cris sauvages dans la zone d'arrivée.
Cent milliers de putois ne font pas tant de bruit.
En trois secondes à peines, vos tympans sont détruits.
Sans quelques précautions, ils seront même crevés.

Aussitôt arrivées, elles réclament à manger.
C'est fou ce que ça bouffe ! Uniquement du lait !
De ce curieux liquide elles semblent raffoler...
On voit que de menu, elles n'aiment pas changer

Elles sont blêmes et fripées, humides et gluantes,
Affichent sans vergogne des fuites répugnantes,
S'épanchent sans montrer la moindre retenue.

Mais le plus surprenant, c'est surtout l'attitude
De ces gens qui les suivent depuis leur survenue
Qui montrent cet air bête de la béatitude.

mardi 23 janvier 2007

Le vieux

Il a cassé sa pipe, le vieillard qui braillait
C'est dingue, ce que ça fait, comme bruit, à cet âge
Bien qu'ils respirent à peine, leurs voix font des ravages.
Il nous cassait les couilles chaque fois qu'il criait.

D'accord, c'est un problème, ces personnes mal logées
Ces mômes et ces malades vivant dans des taudis,
Mais c'est la vraie vie, merde ! C'est pas le Paradis !
S'il pleut dans les maisons, y a qu'à se protéger.

Ca lui suffisait pas qu'on leur file des tentes !
Ca, c'était seulement une solution d'attente !
Non, lui, ce qu'il voulait, c'est du définitif !

La misère, y en a, il faut s'y résigner.
Supportons la souffrance ! Soyons moins émotifs !
Faudrait les bâillonner, les vieux fous indignés !

lundi 22 janvier 2007

La légende de Robinson (Odyssée en quatre sonnets)

Sonnet premier: La créature

En quelques pas à peine, je monte sur le pont.
De cette créature, j'aperçois le corps blême,
Et les bras ventouseux, hideux comme un blasphème,
Sa bouche monstrueuse, munie d'affreux crampons.

Je la salue bien bas, (j'aime la politesse),
Je la prie de vouloir bien lâcher mon navire,
Car sa poigne de fer empêche qu'il ne vire.
Voilà qu'elle prend courroux de ma délicatesse !

Elle revendique haut cet esquif qui est mien,
Qui me coûta fort cher dans un port londonien
Et prétend derechef en user à sa guise.

Vos gens et vous, dit-elle, êtes bien arrogants
Qui prétendez sur Terre et sur Mer avoir prise
La Mer est aux mollusques, non à d'humains brigands.

Sonnet second: La nature

Je me vois à la baille, détruit est mon navire
Barbotant en canard au milieu des espars
Cramponné aux bouées, bien moins fier qu'au départ:
C'est que boire quelques tasses me convient à ravir...

Et quand je touche Terre, enfin débarrassé
Des requins facétieux qui attendaient ma fin,
Je dois me rendre compte que j'ai encore l'air fin
Échoué sur un îlot où nul n'ira passer

Mon inventaire est maigre: quelques bandes dessinées
Un briquet sans essence, une peau parcheminée
Où un sot désœuvré a tracé quelques signes.

Fort opportunément, j'ai pu trouver aussi
Une règle en plastique pour bien tracer des lignes.
Pour mon journal de bord, ce sera plus précis...

Sonnet troisième: La lecture

Je regarde les marques tracées sur parchemin
On dirait une carte, indiquant une route !
J'y vois bien des repères il n'y a pas de doute
C'est sûr, c'est un trésor dont voici le chemin !

Avec un bout de bois, j'entreprends de creuser
Mes pauvres mains en tremblent, crispées sur cette planche
Je continue quand même, pas question que je flanche !
Je creuse jusqu'au matin, où je tombe, épuisé.

Il me semble à présent que j'ai bien retourné
La moitié de l'îlot, au moins, à vue de nez
Sans trouver du trésor le début d'un indice

Et alors, renonçant, déçu et harassé,
Las d'en avoir des crampes et que mes doigts raidissent,
Je jette le plan au loin pour m'en débarrasser.

Sonnet quatrième: La luxure

Voilà bientôt six mois que je suis sur cette île.
J'en ai vraiment assez, moi, de sucer des moules
Assaisonnées de sable en guise de semoule !
Je voudrais aller voir les filles à la ville !

Comment faire un bateau puisqu'ici rien ne pousse ?
J'ai coupé mon palmier pour me faire du chauffage.
Je voudrais voir quelqu'un, même un anthropophage
Plutôt que d'être seul à me tourner les pouces

Mais que vois-je là-bas, sont-ce des indigènes ?
Amicaux ou sauvages, pris d'hallucinogènes ?
Les cons, j'en ai assez, merde, j'ai déjà donné !

Ben non, tiens, c'est des filles ! Les nanas ! Par ici !
Les sirènes de l'amour ont enfin résonné !
Vous Jane et moi Tarzan, et moi King-Kong aussi.

jeudi 18 janvier 2007

Ar Valafenn

J'ai vécu journaliste: il n'est de sot métier.
Bref, je vis de ma plume, ou parfois je survis,
Mais seul sur mon îlot, je répète à l'envi:
Mieux vaut être mi-libre qu'être esclave en entier

J'ai trouvé récemment ma nouvelle passion.
Mieux vaut s'éveiller tard que dormir à jamais,
Car au fond de moi même un militant dormait:
Défendre le breton, c'est là ma vraie mission.

Ainsi que les anciens, je sonne la révolte
Quand soufflaient les tempêtes et brûlaient les récoltes
Et que c'était misère, la vie, pour nos marins.

Je veux par mes photos faire aimer nos campagnes,
Nos vieux murs et bien sûr, les mers de la Bretagne,
Modernes, malgré tout, aux temps Européens.

mercredi 17 janvier 2007

Luitne

Je suis toute petite, mais ça, vous le saviez.
Ce qui compte c'est qu'au fond, mes pieds touchent bien Terre,
Et mon pseudo bizarre, qui porte mon mystère,
Avec faute de frappe, j'aime que vous l'écriviez.

Je m'aime en cheveux courts, vous devrez l'accepter.
J'eus du mal à convaincre mon entourage aussi.
Je garde ma crinière et son crin raccourci,
Car elle traduit bien ma personnalité.

Je collecte les termes et les définitions
Qui me servent de base pour former des questions
Que je pose aux lecteurs, bien malicieusement

Mais comment profiter vraiment de ceux que j'aime ?
Compliquées mes amours: je doute de moi même.
Heureusement pour moi, je suis aussi maman.

mardi 16 janvier 2007

L'éveil

J'ignore ce qui m'a pris, j'étais bien sur ma piste,
Je tenais bien ma droite, honnête libéral,
(Déférence gardée envers le Général),
Et voilà qu'au congrès, je deviens socialiste !

J'invoque Léon Blum, j'en appelle à Jaurès !
Je trouve du charme à Marx, à Engels, à Zola !
Je ne lisais que Bush et à présent voilà:
Je me mets à citer l'insurgé de Vallès !

Je sens pousser mes ailes, je vois la présidence:
Je pourrais accomplir le rêve de Mendès-France.
Pourquoi pas ? Achever la tâche de Mitterrand !

J'ai découvert le sens du combat qui m'anime.
Prolos de tous pays, levez-vous, unanimes:
Il faut voter pour moi, car j'ai rejoint vos rangs.

dimanche 14 janvier 2007

Lollah

Elle rêve de l'amour comme une adolescente.
Et si elle croit aux princes, c'est qu'elle en vit beaucoup
Qui à la fin s'en prirent leurs jambes à leur cou
En voyant la chaleur de cette femme ardente

Elle s'entoure de fleurs, de peintures et de chats,
Son monde est de douceur, de couleurs et d'odeurs,
Et si elle y remarque, quelquefois, des laideurs,
Des touches chamarrées achèvent leur rachat

Elle aime faire la fête, les rires et la danse.
Elle vit l'amusement d'une passion intense,
Et chante volontiers si elle voit un micro.

Elle élève en secret de gros rhinocéros
Elle joue sur votre tête des ciseaux et des brosses
Car vous le valez bien, comme disait Figaro

jeudi 11 janvier 2007

Sarkaszm

Au sein de mon parti, je n'ai que des amis
D'honnêtes compagnons, qui souhaitent ma victoire.
Ils me soutiennent à fond, et sans faire d'histoire
M'apportent leur support, contre mes ennemis.

Leur sourire chaleureux, toujours me réconforte
Je suis rasséréné par cette affection.
La sincère tendresse, la vraie dévotion
Que je lis dans leurs yeux, m'apportent une aide forte.

Je remarque parfois la hache dans leur dos,
Qu'ils prévoient, j'imagine, de m'offrir en cadeau,
Sans, bien sûr, rien me dire: exquise attention !

Je veille qu'en mon lit, avant de m'endormir
Nul n'a mis de serpent pour dire comme il m'admire:
Les gens sont pleins d'humour avant l'élection.

mercredi 10 janvier 2007

Cultivitude

J'irai montrer un jour, sur le mur de la Chine
La grande immensitude de mon vocabulisme,
Montrant ma cultivance en lieux de communisme,
Refusant de me taire et de ployer l'échine.

Je dirai un dicton sans qu'on me l'ait dicté
Car j'ai lu Lao Tseu, Mao et Confucius.
Ne peuvent en dire autant ni Jospin, ni Fabius:
Je les écrase tous de ma cultivité.

J'irai chez les chinois, et avec gravité,
Je leur enseignerai le droit d'humanité.
Si ça ne suffit pas, le droit d'humanitance !

Et quand j'aurai fini, quand j'aurai conforté
Les atouts qu'une femme, souriante, peut apporter,
Au jour de l'élection, je gagnerai la France.

mardi 9 janvier 2007

littlefroggy62

C'est au pied d'un grand phare que la grenouille habite
Au bord d'une mer fraîche peuplée de britanniques
Personnages insulaires, anglais et flegmatiques
Se nourrissant d'eau chaude, de pudding et de frites

C'est avec ses dessins que vraiment elle traduit
Les troubles sentiments qui traversent son cœur
Et la mélancolie dépourvue de rancœur
Quelle confie au papier: c'est ainsi qu'elle séduit.

Elle assemble et elle colle, sur support de carton
Les personnages peints qu'elle a prédécoupés,
Des animaux aussi, et souvent, son chaton.

Quand vient l'été elle prend, en photo, les touristes,
Les cabines de plage, les enfants attroupés,
Car notre grenouillette est surtout une artiste.

Dicey

Elle fait des trous dans l'eau pour chercher du pétrole
Au large de l'Afrique, sur une île en métal
Pour voler à la Terre le liquide vital
Qui finira un jour brûlé par nos bagnoles

Elle eut des aventures au pays des moustiques
Affrontant les bestioles et le temps le plus chaud
Et triompha aussi des traditions macho
Des chauffeurs de taxi, aux tarifs... touristiques

Elle aime s'amuser, les copains et la fête
Jouer au bord de la plage sans se prendre la tête
Car la vie après tout, c'est pour la rigolade

Elle fait quelques dessins afin de se décrire
Des croquis hilarants, qui donnent le sourire
Avec une bienveillance de bonne camarade

dimanche 7 janvier 2007

ClandestinaRBemba

De ses indignations, elle se fait le héraut :
Elle n'a de  mot trop dur pour dénoncer l'inique
De son pire  ennemi, le roi des Amériques ,
Un puissant demeuré aux  pouvoirs immoraux

Ses héros font maquis dans des forêt lointaines,
Ceignant leur front de rouge, brandissant l'étendard
De la révolution des anciens communards,
Aux jungles africaines et sud-américaines

Elle aime leur musique, leurs rythmes syncopés,
Qui incitent à danser des danses chaloupées,
Aux parfums d'interdits, à la chaleur intense.

Elle parle maints langages, dit un mot pour chacun,
Montre chaque semaine quelques dessins coquins,
Elle pense ce qu'elle dit et elle dit ce qu'elle pense

samedi 6 janvier 2007

Calinore

Au fond d'étranges flaques elle épie notre ville
Les feuilles qu'elle y voit, misérables débris
Côtoient les murs de pierre hausmaniens de Paris
Et le musée du Louvre et Notre-Dame en l'Île

Les âmes des personnes sont photographiées
Par cette jeune femme qui les a vu passer,
Et d'un regard aigu, en sachant s'effacer,
En capture l'essence qu'elles n'osaient confier

Elle prend des passantes au regard éperdu,
Cherchant sur un tableau des horaires perdus,
D'un train qui les emporte en ville ou en campagne.

Elle prend les gamins, et ses compagnes aussi
Des temples et des lampions, dont le papier roussit
Car dans tous ses voyages son Canon l'accompagne

vendredi 5 janvier 2007

Maevina

Elle passe ses journées auprès des garnements,
A enseigner les maths, la grammaire et la science,
Faisant preuve en cela de beaucoup de patience,
Car la gent enfantine braille vigoureusement.

Elle leur apprend le chant, la peinture et la danse,
Avec ses talons hauts, elle leur montre les pas.
Elle les gronde aussi, s'ils n'obéissent pas,
Et en cas de malheur, recueille les confidences.

Elle a des chats nombreux, un peu envahissants,
Et des enfants aussi, elle en parle parfois,
Et elle prend des photos de maisons en passant.

Elle part en vacances, au vert, dans les Cévennes,
Capturant des images, comme par acte de foi,
D'endroits où à la fin, il faudra qu'elle revienne.

Lili

Pour créer des motifs, elle assemble des toiles
Des tissus colorés, par ses soins collectés
Qu'artistement elle coud en suivant les côtés,
Géométriquement, formant ronds et étoiles

Pour sa distraction, elle court les musées
En histoire de l'art, elle se fait enseigner:
Voir dans la perspective les colonnes alignées,
Savoir comment l'artiste au trait s'est amusé.

Elle fait de sa maison une ménagerie
De tigres miniature, et une oisellerie
Où un perroquet gris crie le nom des passants

Et ses enfant sur scène sont acteurs ravissants,
Un autre, au cinéma saura vous faire rêver,
Car l'art chez cette dame est dûment cultivé

mercredi 3 janvier 2007

les vers du nez

Pour les alexandrins, je tire mes vers du nez,
Quand d’autres, avec les pieds se permettent d’écrire…
Et comme Edmond Rostand sut si bien le décrire
Aux vers, il faut douze pieds, pour une âme bien née.

Je pose sur ma table une idée ou un mot
Je l’examine bien, j’écoute ce qu’il veut dire
Et s’il est expressif, goûteux sans s’affadir
Je le pique sur ma page comme on plante un rameau

J’en attends qu’il rouspète, qu’il soit un peu rebelle
S’il se soumet trop vite, la mariée est trop belle
Son charme ne passera pas l’émoi des premiers jours

Enfin, s’il me convient, je lui offre, pour toujours
Des mots de compagnie, des adverbes, des pronoms,
Des adjectifs aussi, pour joyeux compagnons.

mardi 2 janvier 2007

En vers en contre tout

J’abandonne ma plume au rythme du sonnet,
Et puisqu’il faut écrire ce sont des vers français,
Aux tempos hérités d’esthètes du passé,
Des bêtes à douze pieds que je veux faire sonner.

Le temps est aux haïkus. Le Japon fait école…
Le français, il est vrai n’est pas langue facile
Pourquoi y ajouter des contraintes imbéciles,
Quand les ordinateurs, simplement, coupent et collent ?

C’est qu’après tout, peut-être, écrire est une musique,
Que par leur harmonie, les mots forment un sens
Qui dépasse le sens de chaque mot unique

Et si au bout du compte après quelques efforts
Ces vers qu’on a écrits offrent leur quintessence,
On se régale enfin de leur son doux et fort.