Quintescenteries

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 11 avril 2007

L'artiste

Dans les premières années où je prenais le RER
(Ou était-ce un train de banlieue ?)
Je me souviens d'un type qui déboula, une fois
Un homme assez jeune, à ce qu'il me sembla
(Je ne m'attarde guère à contempler les éphèbes)
Il avait décidé, de commencer dans la vie
En vendant de ses vers, hâtivement manuscrits
Sur des pages d'écolier
Il remontait le train, distribuant de ses oeuvres
A chaque passager, qu'il sût lire ou non.
J'avoue que je savais, mais que je ne le lus guère.
Ou plus exactement, je m'en tenais à ma lecture coutumière.
Le jeune homme attendait visiblement que les voyageurs,
Confondus par son talent manifeste,
Lui remissent quelque pièce en échange de ses feuillets.
Il se voyait, j'imagine, en VanGogh incompris galvaudant de ses toiles
A son évidente surprise, non sans quelque courroux
L'artiste ne rencontrait pas le succès escompté,
Du moins dans le public de la SNCF.
J'en fus navré pour lui, mais à son grand malheur,
Je sais quand il le faut étouffer les hauts cris de mon cœur.
Il s'en est reparti,
Reprenant ses papiers dans un geste rageur,
Descendant du wagon, son oeuvre sur les bras,
Je ne l'ai plus revu
Soit qu'il a fait fortune, soit qu'il a renoncé
A sa jeune carrière.

mardi 3 avril 2007

La cata

Pas d'hiver cette année. Il n'y a plus de saison.
Il faudra repasser pour voir tomber la neige
L'hiver ne viendra plus, à moins d'un sortilège
Et Noël au balcon verra Pâques au balcon.

Je n'ai pas pu montrer mon nouvel anorak
Que j'avais préparé pour parer aux frimas.
Car la mode esquimaude a quitté nos climats:
Janvier faisait penser au mois d'août en Irak.

Je revois mes vaccins contre la malaria,
Contre la fièvre jaune, contre le choléra.
Et pour la canicule, facile: je bois de l'eau.

Car je suis optimiste, insouciant et fayot,
Alors, fi des cassandres et surtout du Hulot:
La fin du monde est chaude ? Je prépare mon maillot !