Quintescenteries

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lundi 30 juillet 2007

Le songe d'une nuit d'été

On trouve ainsi des gens qui, n'ayant rien à dire,
Préfèrent s'abstenir et veulent rester cois,
Quand ils pourraient au moins sortir n'importe quoi
Comme si au blabla ils trouvaient à redire !

Tous ces taiseux sournois, murés dans un silence
Qui dit muettement la réprobation
Qu'ils adressent aux bavards, et leur affliction
De devoir supporter pareilles insolences...

Je vous raconte pas à quoi se laissent aller
Ceux qui à la fin éteignent leur télé,
Par trop désespérés de n'y rien trouver.

Et ces lecteurs enfin, qui sont pris de langueur,
Trop lassés d'exercer leur métier de blogueur,
Quand le Net en été ne les fait plus rêver...

jeudi 26 juillet 2007

Sous la plage, les pavés

Pour l'humain adapté à la virtualité,
Une benne de sable fraichement déversée
Pour un golfe du Lion peut aisément passer,
Pourvu qu'on ait des seaux pour faire des pâtés.

En plaçant son oreille tout contre un coquillage,
On peut entendre au loin un ressac d'océan,
Si on fait abstraction des travaux, du boucan,
Et du bruit des moteurs dans les embouteillages.

Muni d'un parapluie, on peut croire au Soleil:
Au dessus des nuages, il brille tout pareil.
Si tu intègres ça, t'y es, sous les tropiques !

Les gens sont chaleureux, gais et décontractés,
Les marchands soucieux de bien vous contenter:
Venez tous à Paris, la station sympathique !

mercredi 25 juillet 2007

Le réseau fantôme

Revenu en pénates, salué par les eaux,
(Il partit en juillet sous un ciel noir d'automne
Qu'il trouve à son retour: rien ici qui l'étonne)
Quintescent aussitôt se connecte au réseau.

Là, il comprend bientôt que tout le monde a fui
La saison des grisailles scotchée depuis un an,
Malgré l'échauffement qu'on promet maintenant,
Pour frire en canicule quiconque n'est enfoui.

Tous les weblogs sont vides, abandonnés des gens,
Leurs tristes RSS et leurs fils indigents
Apitoient mollement les surfers égarés.

Ils guettent la venue de souris faméliques,
Auxquelles ils mendieront la charité d'un clic,
Les visiteurs du Net sont-ils donc tous barrés ?

mercredi 11 juillet 2007

Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers

Quintescent est parti, nous voilà donc bien tristes,
Ne sachant même pas s'il reviendra jamais,
Et si on reverra ce héros qu'on aimait,
Qui éclairait nos vies de son éclat d'artiste.

Toute la nostalgie qui nous prend tout à coup,
Plonge nos pauvres vies dans un instant si morne,
Quand nous songeons soudain qu'à des milliers de bornes
Est parti cet ami qui nous manque beaucoup.

Las ! Regardez plutôt cet air désenchanté,
Que montrent désormais ceux qui le fréquentaient
Qui errent désormais sans bonheur et sans but.

Reviendras-tu jamais, toi que nos coeurs attendent,
Toi vers qui sans espoir nos pauvres mains se tendent ?
Des vacances, il en faut, mais là c'est de l'abus !

mardi 10 juillet 2007

Notre père, ce heroes

Il voulait être... tout: président et ministre,
Créer de nouveaux postes et se les voir confier,
Dicter tout seul les lois et seul les ratifier,
Décorer les héros survivants des sinistres.

Il voulait tout autant, secourir les blessés,
Eteindre l'incendie qu'il allumait lui-même,
Donner les sacrements lors de l'onction extrême,
Toucher l'indemnité quand elle était versée.

Il voulait animer les soirées et les fêtes,
Repasser et rouler le papier des toilettes,
Ouvrir aux invités lorsque la porte sonne.

Il voulait tout savoir, mettre des caméras,
Arrêter de sa main délinquants et malfrats.
Car rien n'est si bien fait qu'il n'ait fait en personne.

lundi 9 juillet 2007

Mauvais passage

Un beau jour où la pluie déversait sur Paris
Le témoignage humide d'un humour malicieux,
Des touristes inquiets qui regardaient les cieux
Priaient pour voir un jour les flots du ciel taris.

On m'a promis dit l'un, un soleil de juillet,
On m'aurait donc menti ? Nous voici en novembre !
Nous sommes transpercés jusqu'aux os de nos membres:
Promesses de gascon, à présent oubliées !

Et nous, pour les Vélib', on est venus exprès !
Répliquaient des cyclistes qui s'abritaient tout près.
On erre en pédalo pour trouver Paris-Plage !

Ainsi passe en été, la saison des moussons
Que le ciel parisien célèbre à sa façon.
Le beau temps se mérite. N'étiez vous donc point sages ?

mercredi 4 juillet 2007

Canicule

Oui, cette fille est chaude, selon Météofrance:
C'est sa température, mesurée au degré,
De jour, en plein soleil, sans l'ombre d'un regret,
Qui la caractérise et fait sa différence.

Selon les ingénieurs, c'est de l'air du tropique,
Qui génère chez elle comme un microclimat,
Et cet anticyclone, fixé au bout d'un mat,
Attend au dessus d'elle qu'une mouche le pique.

Ce serait, selon d'autres, tout le rayonnement
Du flux radioactif de l'environnement,
Qui chaufferait les poils en dessous de sa peau.

Et pour d'autres enfin, c'est son moteur-vapeur,
Qui fuit lorsqu'elle actionne son carotte-rapeur.
Et les hectopascals bouillent sous son capot.