Quintescenteries

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jeudi 15 mars 2007

L'ivre de livres

Ils sont tous posés là, à l'endroit très précis
Où je les ai jetés en rentrant l'autre soir,
Comme ceux que j'écarte lorsque je veux m'asseoir:
Des essais, des romans, des manuels, des récits.

Chez moi, ils s'accumulent, ils sont ma convoitise.
J'en entasse partout, je ne sais plus qu'en faire.
Mon vice est de papier, je ne peux m'en défaire.
Alors je me répète qu'il faut que je les lise...

J'en empile des couches, je fais de petits murs,
Je pense que quelque part, ça me tient lieu d'armure,
Avec eux pas de risque qu'ils viennent me contredire.

Je me livre parfois à l'archéologie
Car j'aime la poussière qui vient les enlaidir
Je suis l'ivre de livres, croyez-en mon logis.

vendredi 9 mars 2007

L'immodestie

"Il faut se résigner, parfois, à ne rien dire.
Quand on n'a pas d'idée il faut savoir se taire
Éviter les discours un peu trop terre-à-terre
Qui créent un consensus sans qu'on puisse y redire".

"Si on est pris d'angoisse devant la page vide
Évitons de tomber dans la facilité
Qui consiste à écrire quelques banalités
Qui laissent le lecteur inerte et impavide".

Car nous sommes exigeants, nous voulons des chefs-d'œuvre
Chacun de nos écrits doit mériter un livre,
Des critiques élogieuses, et une anthologie.

Mais tant pis: le banal, ça intéresse aussi
Et de l'insignifiant faisons l'apologie,
Car les blogs que l'on aime sont remplis d'idioties.

Le plus historique

Il y a deux ans: Ethnologie régionale

jeudi 8 mars 2007

Non, je plaisante

La journée de la femme, ça revient chaque année,
Et invariablement, chaque an, on s'y remet,
On prétend souligner les erreurs qu'on commet,
Et qu'il faut réparer, car "ça a trop traîné"...

Mais il n'y a pas d'erreur, et c'est l'égalité
Que l'on peut constater, au boulot, au foyer !
Le mec, héros du soir, pour l'épouse choyée,
Passe l'aspirateur, même s'il est éreinté.

Il nourrit les enfants, corrige les devoirs,
Il leur lit une histoire pour qu'ils dorment, enfin sages,
Il les couche, il les borde, et leur dit au revoir.

Quand ils sont assoupis, il passe au repassage,
Confiant en Madame pour choisir l'émission,
Car il tient sa compagne en grande admiration.

Le plus historique

Il y a un an: opportun

Il y a deux ans: Bourse de la journée

Il y a trois ans: Physiologique

dimanche 4 mars 2007

Mémé a perdu la raison

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison

Ah c'est toujours toi que l'on stresse
Dans les programmes télévisés
Ton présentateur, ta faiblesse
Sans audimat que l'on délaisse
Dans toute chaine aseptisée

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison

La Une, la Seconde et la Trois
Toutes les émissions du monde
C'est par ton amour que t'y crois
En elles tu portes ton choix
Et de leurs nuits ta nuit se fonde

Mémé a perdu la raison
Mémé ne sait plus trop quoi dire
Sa tête est en morte-saison
Et ne r'connait plus la maison
Que par la couleur du pertuis
Mémé a perdu la raison