Tout le remue-ménage autour du réchauffement climatique repose sur une seule idée: Qu'à cause de notre action inconsidérée et irresponsable, nous avons fait quitter à la Terre son état stable et idéal, pour la plonger dans l'emballement d'un réchauffement qui la mène à sa perte.

Or, si le réchauffement climatique est à mon avis indiscutable, et si l'humanité y tient sans aucun doute une place non-négligeable, je suis beaucoup plus réservé quant à la notion d'état idéal et quant à la légitimité de devoir nécessairement lutter contre un réchauffement climatique. En effet, si le phénomène de réchauffement exite, il existerait aussi sans nous: C'est une tendance naturelle du climat de notre planète. La planète se réchauffe d'elle-même, et notre action a seulement pour effet d'accentuer le phénomène, dans une mesure qu'aucun scientifique n'est capable d'estimer aujurd'hui.

Par conséquent, on peut se poser la question de la légitimité d'une "lutte contre le réchauffement climatique". Lutter contre le réchauffement, ça revient à contrecarrer un phénomène naturel. Je pense qu'il serait nettement plus raisonnable de se fixer comme objectif la réduction de la part anthropique (humaine) de ce réchauffement.

Le réchauffement, ça existe

Toutes les études le confirment, nous vivons une période de lent réchauffement du climat global de la planète. Trop lent, en réalité pour être perceptible par un individu par ses propres moyens: Si vous vivez un été de canicule, si le cours d'eau à côté de chez vous est à sec ce printemps, ce n'est pas la faute au réchauffement global, faites-vous une raison. Peut-être qu'au même moment, à quelques centaines de kilomètres, d'autres vivent la saison la plus pourrie depuis cinquante ans (c'est d'ailleurs le cas: lisez les journaux). La canicule, c'est seulement utile à Arthus-Bertrand et Hulot pour vous vendre des heures d'émission de télévision.

Il faut savoir que si on ne se contente pas d'une interprétation "biblique" de la nature, correspondant à une Terre vieille de 6000 ans tout au plus, nous sommes dans ce que les géologues appellent un interglaciaire. Au cours de la période la plus récente (au sens géologique), c'est à dire dans les dernières centaines de milliers d'années, le climat est entré dans un régime d'oscillations, entre des phases très froides (glaciations) et des périodes moins froides (interglaciaires). Il faut savoir aussi que l'un dans l'autre, même en comptant les optimums des interglaciaires, notre ère quaternaire est une des plus froides de l'histoire de la Terre dans les 100 derniers millions d'années.

En ce moment, nous sommes dans la phase ascendante d'un interglaciaire, c'est à dire que le climat doit encore se réchauffer, avec ou sans nous, jusqu'à l'optimum, puis redescendre vers une nouvelle phase glaciaire, dans longtemps. L'effet de l'intervention humaine est d'accélérer légèrement la survenue de l'optimum, et éventuellement de l'amplifier et de le prolonger.

Le dernier million d'années a connu quatre grandes glaciations, nommées d'après les vallées d'Autriche où on les a d'abord mises en évidence: Günz, Mindel, Riss et Würm. La dernière est incroyablement proche de nous, à l'échelle géologique: 12000 ans environ, soit seulement 2,5 fois l'âge des pyramides d'Egypte. Autrement dit, le réchauffement a été relativement rapide. Le niveau des mers (pour prendre cet indice) est remonté de plusieurs dizaines de mètres en quelques dizaines de milliers d'années seulement (voir la célèbre grotte "Cosquer", connue pour ses peintures pariétales, et dont l'entrée est immergée à 90 mètres sous la Méditerranée).

Outre ces grandes glaciation, le climat subit des oscillations de moindre importance, avec des mini-âges glaciaires (comme au XVIIe siècle) ou des périodes de "très grandes" chaleurs (comme au moment de l'apparitions des grandes civilisations sumérienne, égyptienne, etc).

Car l'histoire nous apprend que les épisodes de grandes chaleurs sont plutôt favorables à l'humanité, suscitant le développement de nouvelles civilisations et de prospérité économique, alors que les périodes de refroidissement se superposent à des périodes de troubles politiques, de bouleversements et de guerres.

De même, indépendamment de l'espèce humaine, la paléontologie montre que les périodes chaudes (il y en a eu de beaucoup plus chaudes qu'aujourd'hui) sont beaucoup plus favorables à la diversité des espèces que les périodes glaciaires (après tout, l'apparition la calotte glaciaire antarctique permanente a entrainé la stérilisation de tout un continent, parmi les plus prolifiques).

Des menaces, toujours des menaces

Alors, quelles sont les menaces que feraient peser sur la planète un réchauffement climatique ? Les dangers qu'on agite sur nos têtes le plus souvent sont les suivants:

  • Une remontée catastrophique du niveau de la mer, avec une submersion des villes côtières.
  • Le retrait de glaciers et des calottes polaires.
  • Un climat sous nos régions qui cesserait d'être favorable aux espèces de végétaux que nous connaissons.
  • L'arridification de certaines zones, et l'augmentation de pluies sur d'autres.
  • L'apparition dans nos climats d'espèces tropicales, et des maladies qui vont avec.
  • Disparition de certaines espèces (ours blanc, entre autres, potentiellement).

Vous noterez que ces "catastrophes", à l'exception de la toute dernière, ont un point commun: Elles sont catastrophiques seulement si on les considère du strict point de vue humain. Du point de vue de la Nature, il s'agit de péripéties, éventuellement de stress, tout à fait analogues à ce qu'elle a subi depuis l'apparition de la vie. Du point de vue humain, il y a de quoi paniquer: Venise et Marseille pourraient se retrouver sous la mer, nos certitudes immuables et le patrimoine hérité de nos ancêtres est menacé, nous risquons les mêmes maladies que les pauvres du sud, on pourrait cultiver des tomates de plein champ dans le Pas-de-Calais, ce qui ne se fait pas.

La dernière des conséquences citées est un effet biologique réel: Des espèces disparaissent. Ben oui. Comme il en disparait continuement depuis l'origine de la vie. Il en disparait bien davantage à cause de la sur-chasse, de la sur-pêche (mais le poisson, c'est plein d'omégas-3, mangez-en trois fois par semaine), ou de la pollution. Le réchauffement n'a rien à voir là-dedans.

Alors, ne rien faire ?

Pas du tout. Je suis partisan de l'idée que l'homme doit faire en sorte que son impact sur son environnement soit minimum, que les ressources soient utilisées avec parcimonie, en privilégiant les solutions durables ("sustainable").

Je conteste l'approche de qui consiste à susciter la panique (surnommée pompeusement "prise de conscience"), à travers des contre-vérités scientifiques délibérées, pour manipuler les foules dans un sens favorable, à des fins politiques.

Prenez le niveau de la mer, par exemple. Quoi de plus rassurant et de plus permanent que le niveau de la mer ? Il y a des tas d'étalons scientifiques qui sont basés sur le niveau de la mer. Intuitivement, on a envie de penser que si le niveau de la mer change, il faut coûte que coûte faire en sorte de le maintenir, et que le fait qu'il change est en soi une anomalie. Or la science montre qu'au contraire, à l'échelle géologique, le niveau de la mer a toujours varié. C'est s'y opposer, et compter sur sa permanence qui est une anomalie. Pour construire un pays entier en dessous du niveau de la mer, par exemple, comme le Bengladesh ou les Pays-Bas, dont on nous explique qu'il faut agir au plus vite pour les préserver.

Si le fonctionnement de la Nature conduit à la disparition de la Floride, du Bangladesh ou des Pays-Bas (ou du bassin parisien, à cet égard), ce sera très triste pour leurs habitants. On pourra décider de s'y opposer. Mais s'agira-t-il alors réellement, comme on voudrait nous le faire croire,  d'une lutte pour la préservation de la Nature ?