J'ai vu des orgueilleux qui, se rêvant immenses,
Refusaient les succès qu'ils jugeaient trop modestes,
Craignant la petitesse qu'ils fuient comme la peste,
Affichant leur mépris des piètres récompenses

Je veux penser petit, fi d'ambitions grisantes,
D'orgueils démesurés, de rêves trop ambitieux,
Qui faute de parvenir à tutoyer les cieux,
Sombrent dans le médiocre de peurs paralysantes.

Je veux en m'amusant me bâtir un destin,
Et me laisser surprendre aux caprices d'un matin,
Goûter à des victoires bassement quotidiennes.

En cette eau de jouvence, je veux plonger les mains:
J'attends de chaque jour qu'un peu il me surprenne.
Qu'importent les grands rêves, s'ils sont sans lendemain ?