J'ai déjà maintes fois fait état du peu de cas que je faisais de ces coureurs "d'aventure" qui entendent se faire acclamer comme des héros parce qu'ils prennent la planète et ses habitants pour un terrain de jeux. Maintenant, pour donner une justification morale à leur scandaleux amusements, ils les affublent de prétextes "humanitaires" ou "écologiques".

Il y a les joyeux vandales du Dakar, laboureurs d'Afrique, qui meurent parfois en héros en roulant sur un caillou. Mourir sur un caillou comme vous et moi, certes, mais héroïquement, avec "panache", "en "vivant sa passion jusqu'au bout" (sic).

Il y a aussi les coureurs de montagne, injustement sanctionnés par une nature inhumaine (qu'ils sont allés provoquer à leur corps consentant) et qu'il faut aller rechercher à grands frais avec équipe de militaires et avion spécial parce qu'on ne peut pas faire confiance aux autorités népalaisement locales qui abandonnent les recherches et les dépenses vraiment trop prématurément alors qu'on n'est pas vraiment sûrs qu'ils soient parfaitement crevés.

Il y a encore les consternants coureurs des mers, qui se donnent des prétextes écologiques parce qu'ils vont à voile, mais qu'il faut ravitailler en pétrole quand ils abîment leur jouet, à grands renforts de navires à mazout militaires et de frais du contribuable australien.

Ils vont au milieu de la mer, là où il n'y a personne, prétendant faire le tour du monde en tournant autour du Pôle Sud.

La dernière est bien sûr l'inénarrable Maud Fontenoy, grande chouineuse devant l'Éternel.

Elle chouine avant de partir, parce que, tout de même, ça fait peur, toute cette flotte.

Elle chouine au départ, parce que finalement, elle risque de rester toute seule (personne ne lui avait rien dit, et ça, c'est vraiment dégueulasse).

Elle chouine au milieu, parce qu'elle n'aime pas l'eau et les albatros.

Elle chouine quand elle a abîmé son jouet, parce que elle va peut-être bientôt mourir derrière sa console satellite-Internet.

Elle chouine quand les types du cargo qui a fait un détour pour sauver son cul sont un peu énervés de découvrir qu'elle est très bien comme elle est, et qu'elle ne veut pas du tout être secourue.

Elle chouine quand il faut couper son mât, parce qu'il faut le faire à la main, avec une scie, et qu'elle n'avait jamais imaginé devoir faire ça un jour (sic !).

Que diable allait-elle faire dans cette galère ?

J'imagine qu'on la verra beaucoup chouiner, quand elle se fera accueillir en héroïne par une "foule" de réunionnais enthousiastes.

Si, si, resserrez vous pour la photo, qu'on puisse vous voir tous.

C'est pas tous les jours qu'on a un peu d'animation par ici.

Et qu'on la verra courir les plateaux de toutes les télés.

Pourvu qu'elle ne chouine pas trop en écrivant les mémoires de son aventure.

C'est chiant, ça colle les pages.